Tunisie : La bataille de l’Internet aura-t-elle lieu entre Tunisiana et TT ?

Jusqu’ici, la sphère de l’Internet en Tunisie est divisée et limitée entre l’unique fournisseur d’accès Internet qu’est Tunisie Télécom et les quatre principaux revendeurs d’accès Internet (puisqu’on ne peut même pas les appeler ni FAI, ni FSI pour les services qu’ils ne vendent pas) que sont Topnet, Planet, Hexabyte et Globalnet.

L’absence, voulue ou par le fait d’autres parties, de ces derniers dans leur véritable statut de FSI pour prendre le relai et pour étoffer leurs offres par de véritables services Internet, y a finit par ramener le second opérateur téléphonique GSM. Cela ne date pas d’aujourd’hui et même d’il y a plus d’une année, mais Tunisiana vient la semaine dernière d’annoncer le lancement de forfaits pour le service Internet Mobile.

A quelque différence près, l’opérateur privé de téléphonie mobile qui a été à l’origine de la baisse des prix et même de la banalisation du mobile, n’est certes pas le seul à lancer l’Internet via téléphone. Sitôt, partiellement privatisée, TT n’a en effet pas tardé à suivre et lancé elle aussi l’Internet sur téléphonie mobile. TT offrirait, sans appui marketing cependant, de l’Internet mobile, c'est-à-dire sur Laptop, mais on ne sait rien encore officiellement de ses offres dans de domaine.

Tunisiana a ainsi gardé un pas devant en sortant, sans trop l’annoncer dans un premier temps, l’Internet par puce GSM, aidée en cela par la technologie du EDGE dont elle a fait le choix depuis son lancement, contre le GPRS pour TT. Cette offre vient d’être étoffée par de nouveaux forfaits et à des prix, en apparence, qui défieraient même à s’y tromper l’ADSL classique de TT. L’offre de Tunisiana; envers et travers !

La Technologie EDGE, jusque là exclusivité Tunisiana, permet en effet l'accès à Internet en mode nomade sera ainsi encore plus simple. Le téléphone mobile n'étant plus la seule plateforme d'accès à l'Internet Mobile, les cartes PCMCIA et les Modems USB permettent une connexion directe via son ordinateur portable et fixe. La connexion se fait aussi grâce notamment à de nouveaux modems USB, avec à l’intérieur les puces Data et qui devraient être disponibles avant la fin de la première quinzaine de janvier 2008.

Ces modems devraient coûter 260 DT, lorsqu’ils sont en USB, utilisable sur Laptop et Desktop et 450 DT lorsqu’ils sont sous forme de carte PCMCIA où on insère la puce data de Tunisiana ! Pour les abonnés aux offres prépayés, les nouveaux forfaits sont disponibles à partir du 27 décembre 2007. Quant aux abonnés aux offres postpayées, les forfaits seront disponibles à partir du 01 janvier 2008. Des offres qui vont de 4 DT à 39 DT, d’un usage modéré (à croire que l’Internet serait comme l’alcool pour Tunisiana !) ou un usage fréquent et pour des volumes de 2 à 10 Mo.

Il est important de remarquer qu’il s’agit là, contrairement à l’ADSL, de volume ou de quantité à télécharger et non de vitesse de téléchargement ! Il est tout aussi important à ce stade, de noter que pour offrir cet accès à ces clients, Tunisiana a acheté deux lignes LS de chez Planet et Hexabyte. Ces deux lignes ne devraient cependant permettre qu’un certain nombre, simultané et réduit, d’abonnés à cet Internet mobile de Tunisiana.

Combien d’accès ? Cela dépend de la bande passante achetée par Tunisiana et chez l’opérateur, on refuse de nous donner ces précisions ! L’opérateur ne pouvant se permettre de refuser des demandes, cela pourrait, théoriquement, se traduire par des refus d’accès au service de l’Internet mobile dans les heures de pointe de connexion et sur des ports où, nous dit-on, la voix reste prioritaire. Il faut aussi noter que plus le nombre des connectés augmente, plus la vitesse de connexion diminue, puisqu’elle est divisée par le nombre de ces connectés.

Cela explique la politique de vente à la quantité téléchargée et non au temps de connexion ou à la vitesse de connexion de l’opérateur. La comparaison peut ne pas être la même, mais l’Internet mobile devrait ainsi connaître les mêmes problèmes que l’Internet fixe par l’ADSL ; c'est-à-dire pas de débit constant et un nombre de connecté réduit ou surbooké sur un même port ! L’EDGE pourrait donc être un moyen de connexion Internet qui ne tiendra jamais les promesses qu’ils suggèrera par le biais des campagnes de communication à venir ! EDGE ou GPRS, à vous de choisir !

On peut lire sur le site «commentCaMarche.net», que le standard GPRS (General Packet Radio Service) est une évolution de la norme GSM, ce qui lui vaut parfois l'appellation GSM++ (ou GMS 2+). Etant donné qu'il s'agit d'une norme de téléphonie de seconde génération permettant de faire la transition vers la troisième génération (3G), on parle généralement de 2.5G pour classifier le standard GPRS.

Cette technologie permet d'étendre l'architecture du standard GSM, afin d'autoriser le transfert de données par paquets, avec des débits théoriques maximums de l'ordre de 171,2 kbit/s (en pratique jusqu'à 114 kbit/s). Grâce au mode de transfert par paquets, les transmissions de données n'utilisent le réseau que lorsque c'est nécessaire. Le standard GPRS permet donc de facturer l'utilisateur au volume échangé plutôt qu'à la durée de connexion, ce qui signifie notamment qu'il peut rester connecté sans surcoût.

Le standard EDGE (Enhanced Data Rates for GSM Evolution.) est quand à lui, une évolution de la norme GSM, modifiant le type de modulation. On parle ainsi de 2.75G pour désigner le standard EDGE. Cette technique permet ainsi d'atteindre des vitesses de connexion beaucoup plus importantes que celles du GPRS. L'EDGE permet ainsi de multiplier par un facteur 3 le débit des données avec une couverture plus réduite.

En théorie EDGE permet d'atteindre des débits allant jusqu’à 384 kbit/s pour les stations fixes (piétons et véhicules lents) et jusqu’à 144 kbit/s pour les stations mobiles (véhicules rapides). Selon le site ZDNet.fr, cette technique permet d'obtenir des débits moyens de 130 kb/s en réception et de 60 kb/s en émission, 6 à 10 fois plus importants que le GPRS.

Les téléchargements et envois de données (sonneries, jeux, MMS, e-mails, messagerie instantanée), ainsi que l'accès aux contenus WAP et i-mode deviennent donc plus rapides. En outre, il est plus facile d'accéder à de nouveaux types de services multimédias comme la vidéo (clips ou télévision en direct) ou la musique en streaming. K. Boumiza